samedi 10 janvier 2015

Journée d'gars

Aujourd'hui, c'était une journée d'gars. J'ai pas poussé l'audace à essayer de pisser mon nom de vingt-deux lettres dans la neige, mais j'y ai songé...

Une journée d'gars, c'est compter le temps en nombre de tirs au but.
C'est nommer les marques des voitures pendant qu'on les salue.
C'est se faire évaluer la qualité de goaleuse pis de scoreuse de buts.
C'est se faire dire qu'on sent bon même si on pue.

C'est se faire plaquer dans la bande de la galerie pendant qu'on se fait aller la pelle, les biceps pis les abdos à soulever l'épaisseur glacée de la semaine.
C'est devoir frencher une tite auto parce qu'elle a d'la peine.
C'est se faire demander en mariage au moins cent fois.
C'est se taper dans' mite pour n'importe quoi, à tout bout d'champ.


C'est se faire sortir de la lune par un coach d'un mètre qui proteste qu'il vaut mieux tenir son bâton à deux mains.
C'est courir, se pousser, se pitcher dans' neige, penser à rien.
C'est écouter plaider que Boston, c'est vraiment d'la marde.
C'est entendre imiter, après chaque but compté, une estie d'sirène criarde.


C'est se faire embrasser l'œil après qu'on y ait crissé un bâton de hockey victorieux.
C'est se faire clamer je t'aime en se regardant l'fin fond des yeux.
Se faire aussi dire qu'on est belle, qu'on a les plusses beaux cheveux.
C'est se laisser convaincre qu'on n'est pas si vieux, juste un peu.