mardi 1 mars 2016

Ce qui ne changera pas

Tu m'écris des mots d'amour que tu enfouis dans ton gros sac à dos trop gros pour ton petit corps de maternelle. Tu fais des coeurs autour pis tu ajoutes des étoiles parce que tu sais que je les aime. Tu me prends la main quand on mange, pendant le film pis quand on marche pis quand tu dors pis quand tu pleures trop. Tu t'habilles vite le matin parce que tu sais que je vais te dire à quel point je te trouve grand, pis beau. Tu préfères coller tes petits coeurs de St-Valentin sur mes joues que de les garder pour toi. Tu chantes pendant que tu joues au hockey parce que tu sais que j'aime ta voix. Pis tu mets du parfum qui sent le raisin pour que j'te croque les joues quand tu viens te coller sur moi.

Tu m'aimes fort, tit homme, tu me le dis tout le temps.
Je t'aime gros, tit gars. Pis gros c'est pas tout à fait le mot.
Tu me fais danser le coeur, t'es le seul, avec tes pucks, tes ballons pis tes tites autos.

Tu m'écris des mots d'amour que je garde précieusement. Ces mots-là se tairont bientôt même si le sentiment, je sais, restera. Tu fais des coeurs autour de tes mots et tes étoiles, je les ai gravées sur moi. Ta main, quand elle sera grande, je l'espère, prendra encore mes doigts, parfois. En attendant, j'enregistre des petits bouts de ta vie sur mon cellulaire, je capture le moment parce que je sais que l'enfance passe. Et pendant que tu dors encore, l'après-midi, à côté de moi, je mets mon nez dans tes cheveux et je respire l'odeur de tes cinq ans qui sent mille fois meilleur que ce parfum au raisin qui n'est qu'un prétexte pour te garder un peu plus longtemps dans mes bras.

Je t'aime fort, tit gars, pis gros pis intensément. Pis ça, c'est la seule chose qui ne changera pas avec le temps.