Monsieur Yvan, il remplit sa maison de meubles qu'il remplit
de vaisselle antiques, de cendriers à ma grand-mère, d'outils ancestraux, de
verres qui ont bu beaucoup, de vieux téléphones lourds, de boîtes de métal pis
de couteaux de bouchers morts depuis ben longtemps.
Monsieur Yvan, il fait les meilleurs prix, parce que monsieur Yvan, c'est pas un
antiquaire.
Y vend juste plein de vieilles affaires,
des vieilleries.
Il brocante du vieux pas parfait mais avec plein d'histoires
en arrière.
Ses meubles ont une vie, un récit.
Chez monsieur Yvan, c'est pas fini.
C'est tout croche pis
faut se frayer un chemin entre les établis,
passer en-dessous des chaises qui
garnissent le plafond
pis éviter de s'enfarger dans les vieux bâtons
de hockey
pis les machines à écrire qui ont beaucoup trop écrit.
Chez monsieur Yvan, ça sera jamais fini.
Ça va toujours sentir le banc de scie.
Pis la cigarette un peu aussi.
Mais chez monsieur Yvan qui brocante, ce qui est certain,
c'est que les objets ont une vie. Pis il la raconte avec du brillant dans
l'iris, à qui fait sonner sa petite cloche à l'entrée,
même à Noël, à l'année.
Même à Pâques.
M. Yvan n'antique pas, il brocante.