mardi 16 décembre 2014

Chêne


J'ai écrit ces mots pour une amie qui ne savait pas lesquels choisir après avoir appris le cancer d'une de ses amies. Parfois, ça fait plaisir d'offrir ses mots à ceux qui ne trouvent pas les leurs...

J’étais un roseau après la tempête. J’avais eu beau essayer, j’avais été incapable de me redresser. Le vent m’avais usée, courbée jusqu’à me plier complètement, jusqu’à m’écraser, me briser. J’étais un roseau massacré. Et toi, mon chêne. Vivant. Solide. Assuré. Ta force apaisait ma fragilité. M’empêchait de vaciller. Tu étais droite, parfaitement bien enracinée. Et tes couleurs égayaient la grisaille, éclairaient mon obscurité. Et tranquillement, j’ai su me relever, me soigner. C’est toi, mon chêne, qui, tout ce temps, m’a protégée.

Et voilà qu’une nouvelle tempête rugit. Les vents sont forts, je sais, je fléchis. Et j’ai peur. J’ai peur pour toi, mon amie. Peur que cette fois, ce soit toi qui plies. Et je ne suis qu’un roseau, toute menue à côté d’un chêne, si petite devant le grand, minuscule devant le géant. Mais j’ai confiance. J’ai confiance en ta puissance, mon amie. Je sais que tu resteras debout dans les vents. Je sais que tu ne casseras pas pendant l’ouragan. Garde toute ta force pour toi, cette fois. Reste droite, mon amie, ne fléchis pas.





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